Infractions routières et pertes de points : Comprendre le système pour mieux préserver votre permis

Le système du permis à points, pierre angulaire de la sécurité routière en France, soulève de nombreuses questions chez les conducteurs. Comment fonctionne-t-il exactement ? Quelles infractions entraînent une perte de points ? Comment récupérer ses points perdus ? Cet article vous guidera à travers les méandres de ce dispositif complexe, vous permettant de mieux comprendre vos droits et obligations en tant qu’usager de la route.

Le fonctionnement du permis à points

Le permis à points a été instauré en France en 1992 dans le but de responsabiliser les conducteurs et de lutter contre l’insécurité routière. Chaque titulaire du permis de conduire dispose d’un capital initial de 12 points (6 points pour les permis probatoires). Ce capital peut être réduit en cas d’infractions au Code de la route.

Selon les statistiques de la Sécurité routière, ce système a contribué à une baisse significative du nombre de morts sur les routes françaises, passant de plus de 9000 en 1992 à moins de 3500 en 2019. Me Dupont, avocat spécialisé en droit routier, affirme : « Le permis à points est un outil de prévention efficace qui incite les conducteurs à adopter un comportement plus responsable sur la route. »

Les infractions entraînant une perte de points

Les infractions au Code de la route sont classées en plusieurs catégories, chacune entraînant une perte de points spécifique :

Infractions à 1 point : Dépassement de la vitesse maximale autorisée de moins de 20 km/h (hors agglomération).

Infractions à 2 points : Usage d’un téléphone tenu en main en conduisant, dépassement de la vitesse maximale autorisée entre 20 et 30 km/h.

Infractions à 3 points : Dépassement de la vitesse maximale autorisée entre 30 et 40 km/h, franchissement d’une ligne continue.

Infractions à 4 points : Dépassement de la vitesse maximale autorisée de 40 à 50 km/h, non-respect d’un feu rouge ou d’un stop.

Infractions à 6 points : Conduite en état d’ivresse (taux d’alcool compris entre 0,5 et 0,8 g/l de sang), dépassement de la vitesse maximale autorisée de plus de 50 km/h.

Me Martin, avocat au barreau de Paris, précise : « Il est crucial de comprendre que certaines infractions peuvent entraîner un retrait immédiat du permis de conduire, indépendamment du nombre de points restants. »

La procédure de retrait de points

Lorsqu’une infraction est constatée, la procédure de retrait de points se déroule comme suit :

1. L’infraction est relevée par les forces de l’ordre ou un dispositif automatisé.

2. Une contravention ou un procès-verbal est établi.

3. L’avis de contravention est envoyé au domicile du titulaire de la carte grise.

4. Le contrevenant a 45 jours pour payer l’amende ou la contester.

5. Si l’amende est payée ou si la contestation est rejetée, les points sont retirés automatiquement.

6. Le titulaire du permis est informé par courrier du nombre de points retirés.

Me Durand, spécialiste en droit routier, souligne : « Il est primordial de vérifier régulièrement le solde de points de votre permis, car vous n’êtes pas systématiquement informé après chaque retrait. »

Les conséquences de la perte totale de points

La perte de la totalité des points entraîne l’invalidation du permis de conduire. Les conséquences sont les suivantes :

– Interdiction de conduire tout véhicule nécessitant un permis.

– Obligation de restituer son permis à la préfecture dans un délai de 10 jours.

– Interdiction de repasser le permis avant un délai de 6 mois (1 an en cas de récidive).

– Obligation de repasser le Code de la route et l’examen pratique.

Selon une étude de l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière, environ 100 000 permis sont invalidés chaque année en France pour solde nul. Me Lambert, avocat spécialisé, conseille : « En cas d’invalidation de votre permis, consultez rapidement un avocat pour connaître vos options et les démarches à entreprendre. »

La récupération des points perdus

Plusieurs possibilités s’offrent aux conducteurs pour récupérer des points :

Récupération automatique : Si aucune infraction entraînant un retrait de points n’est commise pendant 2 ans, le titulaire récupère automatiquement son capital initial de 12 points.

Stage de sensibilisation à la sécurité routière : Ce stage volontaire permet de récupérer jusqu’à 4 points (une fois tous les ans). Il dure 2 jours et coûte environ 200€.

Délais de prescription : Les contraventions des 4 premières classes sont effacées au bout de 3 ans si aucune nouvelle infraction n’est commise. Pour les contraventions de 5e classe et les délits, ce délai est de 10 ans.

Me Petit, avocat en droit routier, recommande : « N’attendez pas d’avoir perdu tous vos points pour agir. Un stage de sensibilisation peut être une excellente option pour préserver votre permis. »

Les recours possibles en cas de retrait de points

Il existe plusieurs voies de recours pour contester un retrait de points :

Contestation de l’infraction : Vous pouvez contester l’infraction elle-même dans un délai de 45 jours suivant la réception de l’avis de contravention.

Recours gracieux : Adressé au Ministère de l’Intérieur, ce recours permet de demander l’annulation du retrait de points pour des motifs exceptionnels.

Recours contentieux : Si les recours précédents échouent, vous pouvez saisir le tribunal administratif pour contester la décision de retrait de points.

Me Rousseau, avocate spécialisée, précise : « La contestation d’un retrait de points est une procédure complexe. Il est vivement recommandé de se faire assister par un avocat pour maximiser ses chances de succès. »

Les évolutions récentes et futures du système

Le système du permis à points évolue régulièrement pour s’adapter aux nouveaux enjeux de la sécurité routière. Parmi les changements récents ou à venir :

– L’introduction de nouvelles infractions liées à l’usage des nouvelles technologies au volant.

– Le renforcement des sanctions pour les infractions les plus graves.

– La mise en place d’un permis à points virtuel pour les conducteurs étrangers.

Me Lefebvre, expert en droit routier, commente : « Ces évolutions visent à renforcer l’efficacité du système tout en l’adaptant aux réalités actuelles de la conduite. »

En fin de compte, le système du permis à points, bien que parfois critiqué, reste un outil majeur de la politique de sécurité routière en France. Comprendre son fonctionnement et ses enjeux est essentiel pour tout conducteur soucieux de préserver son droit à conduire. En adoptant une conduite responsable et en restant informé des évolutions réglementaires, vous pourrez conserver votre capital points et contribuer à la sécurité de tous sur les routes.